L’installation engagée de Mehmet Ali Uysal plonge le Bon Marché sous l’eau du 8 janvier au 20 février 2022. Les icebergs titanesques qui se reflètent dans les vitrines du Bon Marché portent un message fort qui questionne les enjeux climatiques du moment et ses conséquences sur nos vies et nos modes de pensées.
Le Bon Marché Rive Gauche
"Mehmet Ali Uysal est une figure de proue de la nouvelle génération d'artistes turcs et est reconnu pour ses créations oniriques qui interrogent nos perceptions de l'espace et de l'environnement. Tordant, défiant, détournant les dimensions et les lois de la nature, ses sculptures et installations offrent une vision singulière du monde qui nous entoure et ouvrent les portes de notre imaginaire".
"Rendez-vous artistique incontournable à Paris, le Bon Marché Rive Gauche donne carte blanche chaque année à un artiste contemporain. Cette année, c'est au tour de Mehmet Ali Uysal et son exposition "Su", qui signifie "eau" en turc. Cette installation se matérialise par deux icebergs monumentaux installés de part et d’autre de l’emblématique escalator Andrée Putman. Oeuvres colossales, ces géants de glace suspendus aux verrière représentent l'inquiétant niveau de la mer. Si l'un est titanesque, l’autre, en deux parties, est plus mince et flotte légèrement plus haut. Symbolisant la fonte des glaces, de l'eau se propage ensuite dans les vitrines du grand magasin, grâce à un savant jeu de lumière".
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" La suite de l'exposition au second étage poursuit la réflexion autour d'un bateau blanc de 17 mètres de longueur, rappelant les bateaux de papier de notre enfance. Les visiteurs, invités à y pénétrer, peuvent admirer l'horizon depuis les hublots. À la manière d'une Arche de Noé, cette installation symbolise l'espoir du monde de demain, sauvé de la montée des eaux. En parallèle, cet événement s’accompagne d’un catalogue réalisé en collaboration avec Benjamin Dutreux. Navigateur du Vendée Globe, il est aussi ambassadeur de la Water Family, une association basée à Biarritz qui sensibilise les enfants à la protection des eaux. Un dispositif de récolte de microdon destiné à l’association sera mis en place pendant l’exposition. L’ensemble de la recette des arrondis sur centimes, proposés et récoltés en caisse, permettrons à des ambassadeurs issus du monde sportif, artistique ou scientifique de sensibiliser des classes dans des écoles en France sur la protection des océans."
"Deux visites des installations ont été spécialement pensées pour les enfants avec la présence d'un conteur et de l'artiste...Conscient des changements climatiques lors de ses courses autour du monde, Benjamin Dutreux et Mehmet Ali Uysal ont échangé publiquement sur leurs expériences et leur fascination respective pour l'eau. "Su" par Mehmet Ali Uysal propose une réflexion sur l’environnement sous un angle artistique, invitant à l'introspection pour dessiner les contours d’un avenir plus engagé".
L’artiste matérialise par ses sculptures, vidéos et installations, des notions a priori irreprésentables. Il tord, sculpte, détourne le réel, pour tâcher de le faire aller là où il ne peut se rendre et propose ainsi des solutions concrètes à certains problèmes abstraits.
"L'océan et plus généralement l'eau est un élément capital de notre écosystème à bien des niveaux. J'ai failli me noyer en mer à l'âge de 4 ans. J'ai alors appris que la mer était à la fois magnifique et effrayante".
L’artiste est connu pour sa capacité à subvertir l’espace des lieux dans lesquels son œuvre s’inscrit afin de nous libérer de nos préconceptions. « L’espace, tel que nous l’appréhendons par la représentation, est une illusion, explique t’il. Nos yeux ne perçoivent la réalité qu’en deux dimensions afin de se le représenter. Or le monde existe en trois dimensions. Ainsi, l’espace n’est pas quelque chose que l’on peut voir : on peut seulement le sentir. »
Ses installations à grande échelle sont pensées selon les spécificités de chaque environnement pour lesquelles elles sont créées et bousculent ainsi nos repères.
Né à Mersin (Turquie) en 1976, Mehmet Ali Uysual vit et travaille entre Paris et Ankara. Il a étudié à l’Ecole des Beaux-Arts d’Ankara (département Sculpture) où il obtient son PhD en 2009. En 2008 il fait une année d’échange à l’Ecole Nationale Supérieure d’Art de Bourges. Il est aujourd’hui considéré comme l’une des figures majeures de l’art contemporain turc.