Devant ses tableaux extraordinaires, qui ont quelque chose de la fuite hors de la réalité dans l’imaginaire d’un royaume onirique, dans un hémisphère fantastiquement surréel – et n’en frôlant pas moins inconsciemment la réalité –, on a comme l’impression que le peintre Fu Site – né en 1984 dans le Liaoning et vivant aujourd’hui à Paris – laisse l’hallucination guider sa main en un « mentir-vrai » (Louis Aragon) produisant d’étranges phénomènes transitoires à partir de couleurs. Dans la mesure où il commence souvent par poser intuitivement une forme ou par dessiner des fragments déclenchant une réaction en chaîne, voire un véritable flot associatif, y compris émotionnel, c’est le concept surréaliste d’écriture automatique qui décrit le mieux sa méthode. À ceci près qu’il stabilise les possibilités infinies qui s’offrent à lui par le truchement, entre autres, d’un logiciel pour un résultat pictural contemporain sans égal.
A travers son processus de création, Shen Han tente de trouver le rapport entre la peinture et le corps, en se concentrant sur une ouverture des formes et créant un lien entre le matériel et la perception à travers l’action de la peinture.
Ses œuvres n’ont pas de sujet ni d’objet planifié, mais sont initiées à partir du geste, construisant un plan pictural abstrait à travers des éléments de base tels que la couleur et la ligne. Tout en travaillant sur sa peinture, Shen Han fait également réagir le cerveau avec les images et les couleurs qui apparaissent en associant la mémoire des images, qui lui permet ainsi de décrire et d’explorer le subconscient humain.
À l’aide de verre soufflé, l’artiste «restaure» des statues bouddhistes érigées durant les cinq dynasties et dix règnes ayant jalonné l’Histoire de la Chine (A.D. 907-960). Les têtes abîmées de ces Bouddha, résultant des multiples ascensions et déchéances du bouddhisme en Orient, témoignent de la violence exercée à l’encontre des icônes religieuses durant cette période de l’histoire. Au fil des ans, ces figures se sont peu à peu détachées de leurs fonctions originelles et ont hanté Zhuo Qi tels des fantômes. En effet, pour l’artiste, elles sont devenues un langage universel ou plus largement une métaphore du temps et de l’espace qu’il vient faussement restaurer à l’aide de matériaux temporellement et géographiquement éloignés.