SQUEEZED SPINE

08 septembre - 10 novembre, 2018

« Claude Cattelain ne s’embarrasse pas de dogmes et de théories ; il préfère embrasser avec ce corps-là le monde qui est à portée de ses mains. Si ses actions témoignent d’une volonté inflexible, ce n’est pas celle d’exécuter un ‘’projet’’, mais – au contraire, pourrait-on- dire d’agir sans projet, ici et maintenant. » Karim Ghaddab (extrait du texte « Parce que il faut que je fasse quelque chose » Septembre 2017)

Pour Squeezed Spine son intervention au sein du PBProject Claude Cattelain va installer dans l’espace une série de Composition Empiriques avec serre-joints en utilisant 170 planches de tailles diverses. Son protocole énonce : «superposer des planches face contre terre ; les serrer ensemble avec des serre-joints ; redresser l’ensemble ; découvrir et accepter ou non la composition».

Son installation Dig-up prévoit l’assemblage à la verticale de planches de différentes tailles, couleurs et textures unies encore une fois par l’emploi de deux serre-joints. La structure tient en équilibre dans l’espace de façon autonome.

L’action est définie par le rapport de force entre trois composants : un lieu spécifique, l’emploi de matériaux bruts et le corps, selon un scenario qu’une simple phrase peut décrire.

La lecture de ces procédés doit toujours tenir compte des conditions de départ, c’est la corrélation de certaines caractéristiques physiques et mécaniques du lieu et des matériaux qui détermine la réussite de l’opération : des planches plus au moins lourdes, des barres métalliques plus au moins longues, un couloir plus au moins étroit et puis surtout le corps de l’artiste, sa taille, son poids, sa souplesse, sa condition mentale, son endurance, un équilibre parfaitement maîtrisé. Mais en allant au bout des règles qu’il s’est lui-même imposé, l’artiste sait parfois qu’il ne pourra pas atteindre son objectif. Même l’échec est prévu dans le protocole. À un moment X, ses muscles ne supporteront plus la tension et il sera obligé de lâcher prise. Sa rigueur le pousse à épurer le geste, la tâche – aussi contraignante et fastidieuse soit elle – est toujours exécutée avec un certain esthétisme.

Claude Cattelain a pratiqué pendant des années l’illustration et la peinture avant de se tourner vers la performance et la vidéo, c’est à force de tendre les toiles sur les châssis, de tester leur tenue et leur résistance qu’il a commencé à interroger le rapport entre la structure, le corps et l’espace. Le travail de Claude Cattelain a été montré dans des expositions personnelles au Musée des Beaux-Arts d’Arras (2017), Clovis XV (2016 – Bruxelles), au Musée des beaux-arts de Calais (2014), à la MAAC (2013 – Bruxelles). Il a participé récemment à l’exposition Soulèvements sous le commissariat de Georges Didi-Huberman au Jeu de Paume (2016 – Paris), au MUNTREF (2017 – Buenos Aires) et au Museu Nacional d’Art de Catalunya (2017 – Barcelone). Il a également participé à des expositions collectives au Frac Languedoc-Roussillon, au LAM (2017 – Villeneuve d’Ascq), à la Villa Arson (2017 – Nice), Il a réalisé des performances au James Turrell’s Skyspace du M HKA (2017 – Anvers), à la Galerie Thaddeus Ropac ( Jeune Création 2017 – Pantin), au Palais de Tokyo (2014/2012 – Paris), au Musée Würth (2012), au Frac Alsace (2012), au Crac Alsace (2012), au Musée des beaux-arts de Valenciennes (2011), au Musée Matisse (2005 – Le Cateau-Cambrésis). Des projections de ses oeuvres ont eu lieu à la Biennale de Louvain-La-Neuve sous le commissariat de Angel Vergara, Joël Belzakin, Argos (2017), au Video Festival Now & After sous le commissariat de Marina Fomenko en 2017 et Arnaud Brihay en 2016 (Moscou), au Centre Pompidou (2015 – Paris), au Victoria & Albert Museum (2006 – Londres), au Museu Nacional Reina Sofia (2004 – Madrid). Son travail a intégré les collections du Cnap (Centre national des arts plastiques), du Frac Languedoc-Roussillon, du Musée des Beaux-Arts d’Arras, du Musée des Beaux-Arts de Calais.