La galerie Paris-Beijing a le plaisir de présenter From the new world, une rétrospective de l’artiste Yang Yongliang.
Le travail de Yang décline des environnements qui amènent le regard du spectateur à s’interroger sur ce qu’il perçoit : calme ou destruction, intemporalité ou changement, paix ou menace ?
Entre réalité sublimée et composition fictionnelle, les œuvres de Yang Yongliang rappellent le lyrisme des peintres au pinceau et à l’encre de la Dynastie Song (1127-1279). En effet, il fut le disciple du calligraphe Yang Yang avec lequel il apprit l’art traditionnel Shanshui, littéralement « montagne et eau ».
Ses paysages, typiques de la peinture chinoise, sont souvent composés au premier plan d’arbres, parfois accompagnés d’un érudit, réceptif au mouvement de l’univers et jouissant de son environnement.
A l’arrière plan, une montagne remplissant l’entièreté de l’espace.
Lorsque l’on regarde l’œuvre à distance, elle relève de la calligraphie aux paysages embrumés et paradisiaques des temps anciens mais en s’approchant, on s’aperçoit que l’imagerie urbaine contemporaine est omniprésente. Comme ses illustres ancêtres, Yang Yongliang privilégie la composition pour masquer de prime abord le contenu ; ce paysage chaotique fourmillant non plus d’arbres centenaires, de cascades, de pavillons et autres montagnes sacrées, mais de pylônes électriques, de gratte-ciel et d’embouteillages.
Son travail dépasse la notion de pastiche par sa finesse et sa texture. L’usage des longs rouleaux panoramiques, l’impression sur papier coton, le jeu sur les détails et les effets d’échelle, l’apposition de sceaux classiques à l’encre rouge, le tout composé en noir et blanc comme à l’encre de chine font de l’œuvre de Yang Yongliang un Shanshui photographique.
Cette inspiration Shanshui permet à Yang Yongliang de connecter l’individu au monde et de sublimer sa mégalopole futuriste et séculaire.
Elle l’aide à explorer les liens avec le passé, le présent, le futur et fait de son œuvre le renouveau contemporain du Shanshui.
Son œuvre nous dévoile les bouleversements dont l’artiste est témoin avec une infinie délicatesse tragique. Dissimulées, l’agressivité industrielle et l’urbanisation ultra contemporaine sont intégrées de manière astucieuse.
Dès lors, le Shanshui n’est plus perçu comme l’expression sublime de la beauté mais comme l’outil du mystère et de l’obscurité, qui nous interroge sur la perdition de la nature et de l’homme.
Son travail récent, From the new world, sera exposé ainsi que la vidéo The day of Perpetual Night. On y retrouvera le rythme infernal de ces nouvelles villes et de leurs lumières artificielles.
Né en 1980 à Shanghai; photographe, peintre, vidéaste et plasticien, Yang Yongliang est aussi enseignant au Shanghai Institute of Vision of Art.
Ses œuvres sont collectionnées et exposées par le MOCA (Shanghai), le Bates College Museum of Art (Etats-Unis), le British Museum et la Red Mansion Foundation.
Artiste résident au Gyeonggido International Festival en 2007 et aux rencontres d’Arles en 2009 où il a été sélectionné pour le prix de la découverte.
Son travail a récemment été exposé au Palais des Beaux Arts de Lille et au Botanique de Bruxelles sous le titre Babel, (2012/2013).