La Galerie PARIS-B est heureuse d’annoncer l’exposition personnelle de Miao Xiaochun, le pionnier de l’art digital en Chine.
Echo dévoile ses œuvres les plus récentes, un ensemble de peintures et animations en 3D qui correspondent les unes aux autres et qui explorent les interfaces entre le réel et le virtuel, l’humain et le numérique, la culture et la technologie.
Professeur à l’Académie centrale des Beaux-Arts de Pékin, Miao Xiaochun crée et construit depuis vingt ans des univers virtuels, illimités dans leur taille, perspective et imagination. Peuplés d’étranges êtres cybernétiques, dépouillés de tout habit, caractère ou expression, ces univers superposent les images des grands classiques de l’art occidental à des décors futuristes hautement urbanisés et technologisés technologiques.
Restart, animations en 3D réalisée entre 2008 et 2010, réussit à combiner un grand nombre de références artistiques et architecturales dans une vidéo de moins de 14 minutes. Le scénario macabre des tableaux de Pieter Bruegel (Le Triomphe de la Mort, La Chute des Anges Rebelles, Margot la Folle) laisse la place aux fresques de Raphaël (Le Parnasse, L’Ecole d’Athènes) clairement reconnaissables dans leur composition et réinterprétation numérique. L’œuvre, séduisante et troublante, évoque le mythe irrésolu d’Eros et Thanatos et soulève le thème du malaise d’une civilisation ultradéveloppée, où les technologies confondent les désirs et les pulsions des hommes. Sorte d’avatars sans chair, les figures humaines de Restart sont réduites à leur essence mathématique, mais semblent garder un lien émotionnel et atavique au monde sensible. Dans une même ambiance, l’œuvre Disillusion (2009-2011) représente l’imagerie sacrée de la culture chrétienne, de l’arche de Noé à la Pitié, en passant par le Jugement Dernier. En mêlant l’éclat des peintures religieuses anciennes aux thèmes diaboliques de la science-fiction, Miao Xiaochun construit un univers artistique transfiguré, où des tableaux qui nous sont familiers rejoignent l’imagination apocalyptique de notre existence future.
Dans Limitless (2011-2012) et Samsara (2012) Miao Xiaochun explore les thèmes de la Genèse et du cycle perpétuel de la vie, toujours en mixant histoire, culture, technologie et images d’un monde visionnaire. L’exposition associe les œuvres vidéo de Miao Xiaochun à ses peintures en grand format qu’y font écho pour leurs sujets et leur esthétique. Définies comme « peintures algorithmiques » par le critique Wang Chunchen, elles représentent des images virtuelles que l’artiste obtient grâce à une technique très particulière exploitant le dysfonctionnement d’un logiciel 3D.
L’installation monumentale Microcosm (2008) est emblématique des thèmes et démarches de l’artiste. Ici, Miao Xiaochun fait dialoguer peinture classique et iconographie numérique pour réinventer le chef d’œuvre de Jérôme Bosch, Le Jardin des Délices. Microcosm décline le triptyque de Bosh en neuf panneaux correspondant à autant de perspectives obtenues grâce à une transposition en trois dimensions du tableau original. Le spectateur peut ainsi se déplacer librement autour et à travers la structure enchevêtrée de l’œuvre en parcourant la vision du Paradis, de la Terre et de l’Enfer du point de vue d’un homme nu, anonyme et anhistorique, répliqué à l’infini et à l’identique dans cette version cybernétique des allégories du monde.
Miao Xiaochun est né en 1964 à Wuxi en Chine. Il est diplômé de l’Université de Nanjing, de l’Académie centrale des Beaux-Arts de Pékin et de la Kunsthochschuke de Kassel en Allemagne. Actuellement il vit et travaille à Pékin, où il enseigne au Département de Photographie et d’Art digital à l’Académie centrale des Beaux-Arts. Ses œuvres ont largement été exposées dans le monde entier, et notamment au Beijing 798 (China), à la Biennale de Venise (Italie), au Ludwig Museum (Allemagne), à l’Asian House de Madrid (Espagne), à la Walsh gallery de Chicago (USA), à la Saatchi gallery et à la Red Mansion Foundation de Londres (Royaume-Uni).