…pour que je sois utopie, il suffit que je sois un corps. (M. Foucault, 1966)
Le corps et l’architecture sont des éléments centraux de la pratique de Bence Magyarlaki. Ses oeuvres synthétisent les tensions inhérentes au mouvement, à la contestation des valeurs patriarcales normatives de nos structures sociétales, ainsi qu’au contrôle exercé sur notre identité et nos désirs. Ses sculptures portent en elles-même un principe de transformation, traitant de problématiques telles que la sexualité, l’identité, la fragilité, le pouvoir et le changement social.
Magyarlaki récupère de la mousse et des parties de meubles abandonnés dont il transforme la géométrie en de nouveaux gestes anthropomorphiques. La mémoire du corps est toujours présente, abordant les souvenirs de l’intimité, tant de son propre corps que de ceux des autres. Iel utilise la technique traditionnelle marocaine de plâtrage Tadelakt (terme qui signifie caresser). Long et précis, ce procédé consiste à superposer et polir des couches successives puis à en adoucir les imperfections jusqu’à la disparition de la main de l’artiste.
L’exposition chez PARIS-B, premier solo show de l’artiste en France, explore tant la beauté que la complexité d’un corps queer dans sa relation avec la politique identitaire actuelle. Chargée de références au corps humain, à l’univers clinique, la galerie devient une anatomie géante que Magyarlaki bouscule et dissèque pour mieux rendre visible ce qui sous-tend notre architecture interne : un corps en perpétuelle déconstruction.