Du 05 mars au 23 avril , PARIS-B présente une exposition personnelle de l’artiste français Jacques Julien. Intitulée avec dérision « 55 » comme l’âge qu’aura l’artiste cette année, cette exposition monographique s’inscrit dans la continuité et le développement de son travail; elle fait suite à sa résidence en tant que pensionnaire à la Villa Médicis en 2021 et à l’exposition Senza Fine qui s’en est suivie au Frac Normandie – Site de Caen l’été dernier.
Les œuvres de Jacques Julien, tentent de faire cohabiter avec humour dimension analytique et poétique.
Pour Jacques Julien, une sculpture est un point de départ vers le double invisible, le corps manquant ou la figure en creux. Depuis les années 1990, l’artiste développe une réflexion sur la forme : son élaboration, sa réalisation et son abandon. De ce fait, son travail s’articule autour de la pratique de la sculpture en atelier ; là où le temps se passe et se perd à la manière de la vie qui s’y déroule, là encore où le travail est une suite d’expériences empiriques qui tente de trouver une forme d’autonomie en cohérence avec le territoire qui l’a fait et vu naître, le rapport à l’espace demeurant au centre de ses questionnements.
L’exposition proposera un ensemble conséquent de sculptures de différents formats, disposées au sol ou prenant appui sur les murs, un cheminement composé d’œuvres récentes réalisées pour la plupart ces trois dernières années comme la série des Patères ou encore des Pagliacci qui dialogueront avec des œuvres inédites produites pour l’occasion dont celle des Samplers constituée de fragments issus du fond d’atelier, des restes de projets abandonnés qui composent un répertoire de formes dans le style inimitable de l’artiste, entre loufoquerie et poétique dérisoire, entre narration et références aux oeuvres de Spoerri ou Rauschenberg.
Enfin, en point d’orgue du parcours, dans de subtils jeux de formes, de rapports d’échelle et de simulacres, Jacques Julien opère le déplacement de son atelier de la Villa Médicis dans l’espace d’exposition de la galerie; Studiolo est une réplique parfaite à l’échelle 1/3 de l’atelier qu’il a occupé pendant un an lors de sa résidence en tant que pensionnaire à la Villa Médicis: outre la dimension touchante et affective de la représentation d’un lieu ou l’artiste raconte avoir été très heureux, c’est le rapport même à la notion d’atelier, qui lui est si chère, comme lieu de l’origine des choses, que l’artiste cinquantenaire remet en exergue, tel l’hommage rendu à un vieil ami, après vingt-cinq années d’échange, d’expérimentation et de créativité partagés.