Ce printemps, la Galerie PARIS-B est heureuse de présenter HERE THERE NOWHERE, une exposition collective qui retrace le parcours de la galerie depuis son ouverture à Bruxelles en Octobre 2012.
Oscillant entre un attachement à l’égard du réel et une tension vers un monde fantastique et hors du commun, les œuvres présentées gravitent autour d’une pratique artistique traduisant nos aspirations récurrentes d’évasion et d’éloignement de l’ordinaire.
Par d’astucieuses combinaisons d’éléments sortis du quotidien et de la nature, Myeongbeom Kim sollicite notre imaginaire tout en gardant un pied dans le réel : ses créations nous amènent dans une dimension métaphorique et émotionnelle très intense, ils nous parle de la vie (et de la mort), nous transmettant à la fois un sens de légèreté de l’être et de vulnérabilité de notre existence.
Les collages, dessins et vidéos du duo américain Ghost of a Dream mettent en lumière notre quête de renouveau et la recherche d’une vie toujours meilleure. À travers la critique du rôle que les médias jouent dans la société de consommation, ils analysent les espoirs et la confiance mal placée de notre époque, caractérisée par des fantasmes de richesse et de bonheurs faciles.
L’univers dérangeant de Wang Haiyang est une manifestation à ciel ouvert de son inconscient. Son œuvre explore l’état de rêve en concevant l’expression artistique comme une activité psychique pure. Devant ses vidéos, il s’agit moins de comprendre ou expliquer que de se laisser emporter par l’imaginaire débridé de l’artiste : les corps et les objets se métamorphosent, alors que des images énigmatiques nous mettent face à des émotions dérangeantes.
Magical Reality de Sung Soo Koo est caractérisée par un choix chromatique homogène et la teinte saturée de ses images. Les objets appartenant au quotidien sont magnifiés grâce à une savante manipulation de la lumière. Malgré la vivacité des couleurs, les scènes possèdent quelque chose de tragique: une perception déformée de la réalité qui reflète le sentiment d’isolement et d’aliénation de l’artiste.
Dans le monde étrange de Maleonn, les super-héros hilares sont couverts de contusions et les facteurs traversent les murs pour délivrer leur courrier. Utilisant les ressources numériques et les techniques ma- nuelles de colorisation, cet ancien réalisateur de films met en scène un univers fantaisiste et malicieux, où l’imaginaire délirant sert une trame narrative métaphorique.
Dans une époque digitalisée, l’inscription barrée sur les anciennes horloges de l’artiste français RERO semble nous interroger sur la notion du temps et l’obsolescence des objets. Tandis que l’artiste Liu Bolin, mondialement connu pour ces performances de camouflage engagées, choisi ici un décor ludique, aux couleurs intenses. Comme une allégorie aux contes de fées, le splendide arc-en-ciel aux courbes parfaites de Jiang Zhi est en réalité composé de néons commerciaux récupérés au hasard des rues de Pékin. Ce paysage artificiel, inspiré d’un phénomène météorologique naturel, offre une vue unique sur la société consumériste.
Les maisons volantes de Laurent Chéhère transposent des lieux de vie issus de quartiers populaires dans un monde en suspension, symboles d’un désir d’ascension sociale, tandis que les installations lumineuses de Chul Hyun Ahn perdent notre regard dans une infinie lumière.