GONE THE SUN

07 février - 14 mars, 2015

Un an après l’exposition Day is done  à Bruxelles, la Galerie Paris-Beijing est heureuse d’accueillir Ghost of a Dream à Paris pour montrer leur nouveau projet : Gone the Sun.

Les titres des deux expositions reprennent les paroles de l’hymne militaire américain Taps  (« Day is done, gone the sun… God is nigh ») et annoncent l’ironie et l’humour mordant de ce duo d’artistes new-yorkais, né de la collaboration entre le sculpteur Lauren Was  et le peintre Adam Eckstrom . Ghost of a Dream explore et documente les aspirations futiles et les rêves matérialistes d’une société contemporaine constamment en quête d’évasion et de renouveau.

Depuis des années, Lauren et Adam collectent et accumulent des quantités innombrables d’objets obsolètes, tels que des coupons à gratter ou des billets de loterie, des cartes de baseball, des romans d’amour, des trophées, des cartes postales ou encore des « nudie cards ». Ces objets porteurs d’espoir et de réconfort animent leurs oeuvres à grande échelle, soient-elles des installations vidéo, des sculptures, des dessins, ou encore des collages.

Certaines oeuvres, comme Dream Ride  (2010) – une Lamborghini en bois entièrement recouverte de billets de loterie usagés – évoluent autour des promesses de richesse et d’investissements infructueux dans un système aussi aléatoire que celui des jeux de hasard. D’autres, comme Tragedy Sunset  (2013), ironisent un peu cyniquement sur les rêves et les coeurs brisés, nous rappelant la dimension éphémère d’un romantisme qui porte souvent en soi les germes du drame.

En observant de près ce beau dessin représentant un coucher de soleil, nous remarquerons qu’il révèle une pléiade de lignes multicolores formant le mot « tragedy ».

Pour leurs installations vidéo Day is done  (2013) et Gone the Sun  (2014) , Lauren et Adam ont patiemment visionné une multitude de films hollywoodiens afin d’obtenir une archive digitale complète de couchers de soleil, ces clichés indiscutables de l’amour parfait si bien magnifiés dans les comédies romantiques. Une panoplie d’horizons baignés d’une lumière orangée apparaît ainsi en boucle sur un ensemble d’écrans de vieilles télévisions.

À travers la critique du rôle que les médias jouent dans la société de consommation avec la création et la fermentation de nos désirs et nos fantasmes, les oeuvres de Ghost of a Dream agissent comme une sorte de miroir sur les comportements, les espoirs et les confiances mal placées d’une époque où, à force de courir après des richesses et des bonheurs faciles, on oublie d’être heureux.