DRAWING NOW PARIS 2025
Louis Lanne, Morgane Ely, Arnaud Rochard
27 MARS - 30 MARS, 2025
CARREAU DU TEMPLE, PARIS, FRANCE
Booth B1
À l’occasion de Drawing Now 2025, nous sommes heureux de présenter des œuvres de Louis Lanne, Lauréat du prix Novembre à Vitry 2024.
Louis Lanne a choisi un support de travail bien peu conventionnel, le tableau Velleda, par essence éphémère et effaçable. Son travail joue de cette impermanence : sur son Velleda, des strates de matières a priori incompatibles, telles que la peinture à l’huile, le feutre, la colle, la résine ou le goudron, se superposent entre translucidité et dissimulation pour former des microcosmes saturés de couleurs et de signes. Chaque trait ou forme est temporaire, pouvant être effacé ou dilué par la couche de peinture et de résine suivante.
Dans un imaginaire empreint d’une ironie bon enfant, Louis Lanne capture tout ce qui lui traverse l’esprit : ses œuvres témoignent de la spontanéité du coup de crayon qui génère des saynètes saugrenues. De l’école Saint Luc en Belgique à celle d’Estienne, l’artiste s’est doté d’un solide bagage en édition de bande dessinée qui s’est déployé en peinture et consolidé à l’École des Beaux-arts de Paris.
Louis Lanne vit et travail Paris, il est résident à Poush Manifesto, est diplômé de L’école Estienne et de l’École Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris avec les félicitations du Jury. Son travail a été montré dans de nombreuses expositions collectives à Paris,Madrid, Lyon, Barcelone.En 2025, il fait partie de la sélection officielle du 68ème Salon de Montrouge.
Nous exposons également une série d’œuvres de la Lauréate du Prix Villa Noailles Emerige Révélations en 2023, Morgane Ely. Suite à ce prix, elle présente « Pink Spring », une exposition de 29 gravures sur bois et un diorama réalisés lors de sa résidence à la Villa Noailles à Hyères.
Les murs noirs et intimes révèlent des portraits de jeunes femmes, proies des plaisirs de la chair, tels les premières fleurs du printemps prêtes à éclore. Mêlant érotisme et désir, ces images issues des binibon (ビニぼん), magazines érotiques japonais, brossent le portrait de la femme japonaise fantasmée. Morgane Ely réactive une ancienne tradition, celle du shunga (春画), estampes pornographiques représentant les plaisirs du corps, datant de la période Edo (1603-1868). Jusqu’à cette époque, l’érotisme au Japon n’était pas transgressif, et il n’y avait jamais de tabou dans l’inconscient collectif japonais lié à la sexualité. Mais avec la transition vers l’ère Meiji (à partir de 1868), l’arrivée des Occidentaux – choqués par une telle désinvolture – a considérablement modifié la relation à la nudité et à la sexualité. Le modèle puritain occidental s’est imposé, et le Japon a connu une répression sexuelle accrue et une censure violente du shunga.
Dans sa pratique, Morgane Ely se réapproprie des images, principalement issues d’Internet, de figures féminines qu’elle érige en icônes féministes. Elle détourne la technique de la gravure japonaise traditionnelle, présentant ses matrices en bois rose gravées puis encrées.
Texte de Celine Furet.
Morgane Ely, Pink Spring, Villa Noailles 2024, ©Luc Bertrand
Morgane Ely est née en 1995 à Hayange, en Lorraine. Diplômée des Beaux-Arts de Nancy, puis des Beaux-Arts de Paris où elle s’initie à la sérigraphie, elle passe 6 mois à l’Université d’art de Musashino à Tokyo pour être formée à l’estampe et la gravure sur bois par les maîtres Akira Suzuki et Tsuyoshi Hirai. Elle est lauréate en 2021 du 42ème Prix du Prestige Takifuji et du Prix de la gravure à la Biennale de Sarcelles, puis en 2022 du Prix Rose Taupin – Dora Bianka, et enfin, du Prix Villa Noailles aux dernières Révélations Emerige. Elle bénéficiera au terme d’une résidence à la Villa Noailles d’une exposition personnelle dans l’Ancien Evéché de Toulon en 2025. Elle vit et travaille à Paris.
Ancien résident de la Casa Velazquez, Arnaud Rochard développe un travail transdisciplinaire entre la gravure – sous toutes ses formes –, la peinture et le dessin.
Ni tout à fait un peintre, ni tout à fait un sculpteur, Arnaud Rochard se situe dans le sillon de ces deux techniques. Du dessin à la gravure il épuise son geste précis et unique à la découverte d’un tracé. Sur papier, sur lin, sur bois et sur terre, le support se lie à lui par une alchimie déconcertante. Parfois laissé à nu, brute, la matière s’intègre à la composition. Un processus proche de l’artisanat d’art qu’il décline dans un univers inspiré aussi bien de l’imagerie sauvage, cruelle, ténébreuse que de la parade fantastique d’un romantisme mythologique.
Mais ces codes figuratifs, s’ils sont présents, tels des indices, n’envahissent jamais la perception de l’ensemble, celle d’un paysage composé d’une végétation foisonnante et éparse. L’objet de sa recherche s’y dévoile alors : la Nature et l’allégorie de la Liberté. A s’y m’éprendre, le rêve cauchemardesque se mêle à la réalité aux frontières de la dystopie où le chaos devient le réceptacle de l’imagination. L’abstraction se révèle alors comme motif1 de l’œuvre. Les lignes s’enchevêtrent, le trait varie en épaisseurs, et les formes se dessinent dans les vides et les pleins.
Puis la couleur intervient dans un jeu d’apparition et de disparition, en passage à la surface, par zone étendue ou délimitée dans des nuances de luminosité exaltant la profondeur. Le regard s’immisce, défriche, se perd, puis revient, à la manière d’un explorateur manipulant une longue vue. Un contenu esthétique dense, où chaque trace nous amène à une autre dans un voyage initiatique se projetant à l’infni
Text par Maëlle Delaplanche
Arnaud Rochard est diplômé de l’École Européenne Supérieure d’Art de Bretagne. Il vit et travaille entre Bruxelles et Guérande. Il est lauréat de la Bourse d’aide à la création de la DRAC Pays de Loire (2018) et du Prix Pierre Cardin pour la gravure de l’Académie des Beaux Arts (2019).