La galerie PARIS-B est heureuse d’accueillir dans son espace du PB PROJECT Arthur Hoffmann pour sa première exposition personnelle Wastelands, du 6 mars au 19 avril 2025.
À travers une série de photographies saisissantes, l’artiste nous invite à redécouvrir des territoires inexplorés, à la fois géographiques et mnémotechniques, où passé et présent se superposent et se transforment en visions abstraites.
L’exposition Wastelands s’ancre dans une réflexion profonde sur le paysage, conçu non seulement comme un territoire physique, mais aussi comme un espace mental et émotionnel. Chaque image capture un terrain accidenté, une mémoire fragmentée, où la lumière devient le principal acteur de cette transformation.
Hoffmann récupère des films polarisants, communément trouvés sur les écrans de télévision, qu’il utilise comme filtres expérimentaux dans ses photographies. Ce procédé, qui fait écho aux premières expérimentations photographiques, permet d’obtenir des effets d’aberrations chromatiques, de distorsions et de transparence, sans recours au montage numérique.
«Chaque œuvre devient une impression unique, une image instantanée qui ne sera jamais reproduite.»
Les photographies sont présentées sur des plaques d’aluminium, polies par un ponçage manuel qui altère et érode l’image. Ce geste symbolise l’effacement partiel des souvenirs et la déformation du passé, une métaphore du processus de mémoire en constante mutation.
Par cette technique, Hoffmann renoue avec la nature originelle de la photographie – l’acte de capter et de transformer la lumière – tout en réinventant cette pratique dans un contexte contemporain.
«Comme les premiers photographes qui ont capturé des paysages inconnus, je m’efforce de révéler des visions abstraites et organiques de territoires invisibles.»
L’exposition explore aussi le concept de « non-lieux », tel qu’il a été défini par Michel de Certeau et Marc Augé. Ces « non-lieux » désignent des espaces de transit, souvent perçus comme vides ou déshumanisés, où les individus, malgré leur présence physique, n’ont pas la possibilité de vivre une expérience sociale authentique. Ces territoires, souvent négligés ou abandonnés, sont ici redéfinis par Hoffmann comme des espaces potentiels, chargés de fragments d’histoire et de mémoire.
L’artiste invite le spectateur à pénétrer ces zones liminales, à la fois familières et incertaines, où traces du quotidien et éléments intimes se mêlent pour faire naître de nouvelles significations. Par ce biais, l’artiste montre qu’un « non-lieu » a toujours la possibilité de se réinventer en un véritable lieu, porteur de sens et de poésie.
Wastelands est une invitation à comprendre la matérialité de l’image, à la fois fragile et inaltérable, et à redéfinir notre perception du paysage. À travers son regard poétique et sensoriel, Hoffmann réinterprète les espaces oubliés, nous incitant à considérer la mémoire et l’imagination comme des éléments dynamiques, où le chaos et l’ordre, l’effacement et la redécouverte, coexistent dans une même tension créative.