PB PROJECT: IT’S RAINING ON PROM NIGHT

Vernissage: 05 septembre 2024 - 18h à 21h
05 septembre - 26 octobre, 2024

« Suki de Fast & Furious, Twilight, Les Kardashians, Britney Spears, Christina Aguilera : toutes ces figures reflètent une féminité si excessive qu’elles perturbent les conventions auxquelles elles se conforment. En les traitant avec les techniques traditionnelles d’estampe qu’elle a apprises au Japon, Morgane Ely confère à l’image populaire une préciosité et une valeur historique. » — Elora Weill-Engerer

Pop-culture, icônes célèbres, drama… L’œuvre de Morgane Ely se compose d’une myriade d’images glanées dans les films et sur les réseaux, de celles qui captent votre attention, s’impriment sur vos rétines et déclenchent une émotion immédiate. Une vertigineuse iconographie contemporaine bien loin des thèmes qui constituent habituellement la technique utilisée par l’artiste.

Formée à l’estampe et à la gravure sur bois à Tokyo, Morgane Ely n’a eu de cesse de remettre en cause cette pratique artistique codifiée et ses sujets traditionnels. Comme un pied de nez à cette omniprésence du regard masculin, elle use de cette technique longue et fastidieuse (au moins un mois est nécessaire à la conception d’une oeuvre) pour la mettre au service du féminin, du glam, des émotions exacerbées et du vulgaire dans son sens premier (vulgāris, ce qui est relatif à la foule, qui appartient à tout le monde).

En gravant manuellement sa planche de contreplaqué, l’artiste renverse la temporalité de ses sujets. L’image passe de la notion de consommation instantanée, de diffusion immédiate, au statut de pièce unique, d’objet destiné à s’ancrer dans un espace. Le pixel se meut en une aspérité, le flou photographique en savoir- faire artisanal. Comme si la matrice obtenue par l’artiste devenait l’original de ces images imprimées dans nos souvenirs depuis l’adolescence.

« It’s Raining on Prom Night » est une exposition dans laquelle flotte une odeur de fin de bal de promo. Un lieu qui a comme marraines ces icônes mythiques que sont Gabriella, Sandy, Carrie ou encore Lolita. Accrochés aux murs argentés de la galerie, une multitude de portraits se succèdent : on y voit des pom pom girls en pleine chute, le couronnement d’une miss, ou encore l’une des plus célèbres ruptures des années 2000 dans le film « Legally Blond ». Loin de nous entraîner dans les mêmes travers que leurs héroïnes modernes, ces oeuvres nous donnent au contraire la force d’affronter la journée, nous rappelant, à l’instar de Jessica Alba dans un de ses films, qu’il n’y a rien qu’un pot de glace sur le canapé ne finisse par arranger.