Dune Varela est une artiste qui se consacre à la photographie dans sa double dimension de témoignage et de matériau altérable. Jouant sur l’entremêlement des temps et des époques, elle travaille l’image comme une ruine, un vestige, pris dans le mouvement d’une archéologie spéculative et d’une Histoire qui s’écrit autant qu’elle s’efface ou se fragmente.
PARIS-B est heureuse d’annoncer l’exposition personnelle Fragmentum de Dune Varela au sein de son espace PB PROJECT.
« De l’imitation du réel aux limitations du réel. Le passage du plan au volume ne suffit plus, ce sont désormais des rapports au temps, à la matière et à l’espace qui entrent en jeu dans son travail.
(…)
Est-on en train d’observer une sculpture, la photographie d’une sculpture ou la combinaison des deux? »
— Julien Becourt
Délaissant les impressions de la photographie sur la surface plane du papier, Dune Varela l’imprime ou la monte sur de nouveaux supports comme la céramique, l’aluminium, le verre, le béton et, plus récemment, le marbre.
L’expérimentation vise à mettre en abyme la représentation, l’image de paysages symboliques, historiques, politiques, et ainsi d’opérer un dialogue entre supports et sources, mémoire et histoire, images et temporalités.Dune Varela nous propose un voyage dans l’archéologie future fictionnelle qu’elle ébauche année après année, s’appuyant sur une forme très personnelle de destruction-construction qui symbolise une vision de la condition humaine.
« Je cherche à faire de la photographie une sculpture, à me réapproprier l’image en lui donnant un corps inédit. Et surtout à transmettre cette émotion que je ressens à chaque visite d’un musée archéologique. En offrant de simples fragments d’images, je laisse s’ouvrir l’imaginaire de celui ou celle qui les regardent, la possibilité d’entrer dans une autre temporalité »
— Dune Varela
Les grains de la photo en noir et blanc jouent avec les rainures du marbre. Des fragments de sculptures anciennes surgissent, comme dotées d’un nouveau corps. Ce sont « des images de lieux déjà maintes fois photographiés, qui portent en eux un rapport au mystère, au symbolique et à l’au-delà », explique Dune Varela qui à l’instar de ces édifices, maintes fois reconstruits et détruits, intervient sur les différentes strates de l’image.
« C’est l’événement récent, pour Dune Varela, de sa visite des carrières de Carrare, et du travail du marbre qui en résulte — un travail nouveau, différent dans ce territoire plus discret, plus secret qu’on ne pourrait le penser de prime abord — où elle a pu oublier un temps, laisser reposer les corps sculptés, détruits, en souffrance, dématérialisés puis rematérialisés, des musées italiens ; pour cheminer plus ‘‘haut’’, plus en ‘‘amont’’, jusqu’aux blocs de marbre épars, presque abandonnés, à même la montagne de Carrare.(…)
(…) L’expérience, avant même de se demander ‘‘quoi faire’’, consiste à faire face aux gisants de la montagne, à même la blessure de la montagne — et à les photographier dans un souci nouveau du matériau, qui précéderait toute représentation ; et dans l’arpentage presque clandestin, volé au temps, aux humains, de ce nouveau territoire. »
— Julien Husson
Catalogue des oeuvres
BIOGRAPHIE
Dune Varela est née en 1976 à Paris. Après des études de droit à Paris et de cinéma à New York, elle se consacre à la photographie argentique, dans sa double dimension de substrat consistant, essentiel, et de matériau fragile, altérable. Elle étend par la suite le champ de ses recherches à la vidéo et au cinéma. Elle a exposé aux rencontres photographique d’Arles, à Paris Photo, au salon Approche, au Musée Nicéphore Nièpce, au Musée des Beaux Arts de Liège, à la Hear Strasbourg. Elle vit à Montreuil et est actuellemnet résidente à Poush Aubervilliers.
avec le soutien du
Centre National des Arts Plastiques