Née en 1987 à Casablanca, Maroc
Vit et travaille à Paris, France
FORMATIONS
2015
Dipôme du Fresnoy, Studio National des Arts Contemporains, France ( avec félicitations du jury)
2013
DNSEP, École Supérieure des Beaux-Arts d’Angers, France (avec félicitations du jury)
2011
DNAP, École Supérieure des Beaux-Arts d’Angers (avec félicitations du jury)
2010
Diplôme de l’Institut National des Beaux-Arts de Tétouan, Maroc (mention très bien)
EXPOSITIONS PERSONNELLES
2022
DIWANA, La Chapelle des Dames Blanches, La Rochelle
Lycée Pro, Maison Populaire, Montreuil, France
2021
Les Instruses, Institut Français de Zagreb, Croatie
L’autre comme hôte, Centre d’art Contemporain Chanot, Clamart, France
Les Intruses, Pavillon Blanc Henri Molina, Colomiers, France
2020
Being Places, Mu.ZEE, Ostende, Belgique
La figure et le lieu, Galerie Paris – Beijing, Paris, France
Screen series, New Museum, New York, États-Unis
Fragments d’un territoire, Galerie Paradise, Nantes, France
2019
Les Intruses, l’Écart – Centre d’Art Actuel, Rouyn-Noranda, Canada
État des lieux, Galerie Paradise, Nantes, France
EXPOSITIONS COLLECTIVES
2022
La Biennale de Lyon, 16e édition, commissariat: Sam Bardaouil et Till Fellrath, Lyon, France
FRAC Méca, Base sous-marine de Bordeaux, France
Silsila, le voyage des regards, Institut des Cultures d’Islam, commissariat : Bérénice Saliou, Paris
Défairecorps, commissariat : Amour général, Le Sample, Bagnolet, France
Carte Blanche à Hubert Colas, Centre Wallonie-Bruxelles, Paris
Il était une fois …, commissariat : Marie Griffay, FRAC Champagne-Ardenne, Reims, France
Chemins de traverse, commissariat : Cathy Cancade, Four à chaux Pierre Méralikan, La Réunion
2021
Zone Franche , Quartier général d’Africa 2020 en partenariat avec Think Tanger et Doual’art, ICI, Paris, France
Trilogía Marroquí, 1950-2020, curated by : Abdellah Kerroum, Museo de Reina Sofía, Madrid, Spain
Voyages, Voyages, la maison du chiffre, commissariat : Mehdi-Georges Lahlou, Paris
Faire communautés, commissariat : Ana Vega, Suresnes, France
Un goût de vacances, des saveurs d’été, Cac Meymac, France
Migration Recherches, commissariat : Nouha Ben Yebdri, Goethe-Institut Marokko
2020
Des marches, démarches, commissariat: Guillaume Monsaingeon, Frac Provence Alpes Côte d’Azur, Marseille
Travel agency, Das Weisse Haus, Vienna, Austria
Young Curators, Noorderlicht International Photo Festival, curated by : Hanane El Ouardani & Sydney, Rahimtoola, Netherlands
La Vague Blanche, curated by : Mohamed Thara, Galerie 38, Casablanca, Morocco
Wall at the End of the Rainbow, curated by : Natasha Marie, Jan van Eyck Academie, The Netherlands
Out of the blue map, curated by : Collectif Calypso 36*21, Coco Velten, Marseille, France
2019
Check my point, Musée MA, commissariat : Marie Moignard, Rouyn-Noranda, Canada
Territoires sous-jacents, Centre Sagamie, Alma, Canada
Surface Tension, Sharjah Art Foundation, commissariat : Ryan Inouye, Émirats-Arabes-Unis
Hier est la mémoire d’aujourd’hui, Espace Commines, commissariat : Armelle Dakouo, Paris, France. Kulte gallery, Rabat, Maroc
Some of Us, Nordart, commissariat : Jérôme Cotinet-Alphaize & Marianne Derrien, Büdelsdorf, Allemagne
POLY – mythe / logue / génèse / morphe / phagie / onymie, commissariat: Marie-Constance Mendes, Galerie Houg, Paris
On the Edge, commissariat: Aurélie Faure, Art Vilnius hall 4, «project zone», Vilnius, Lituanie
Itinerancia, Musée Dobrée, commissariat: Virginie Bourget, Nantes, France
Looking out, Looking in, Boston University Art Galleries, commissariat: Cynthia Becker & Nadia Sabri, Boston, États-Unis
What we Forget, Nieuw Dakota Art Gallery, Amsterdam, Pays-Bays
Jamais au dessus, ni même en dessous, éventuellement un peu à côté, mais toujours là, ISBA, commissariat: Philippe Terrier-Hermann, Besançon, France
2018
Centre Photographique Marseille, Inauguration du centre, Les ateliers de l’image, Marseille, France
De liens et d’exils, Fondation Boghossian: Villa Empain, commissariat: Nadia Sabri, Bruxelles, Belqique
Révélations Emerige, Villa Emerige, commissariat: Gaël Charbau, Paris, France
Story telling, Rezidenta BRD Scena9, Bucharest, Roumanie
Festival ¡ Viva Villa !, Villa Méditérannée, commissariat: Cécile Debray et Federico Nicolao, Marseille, France
Icons and Rituals, Pik Cologne, commissariat: Sabine Tress, Cologne, Allemagne
Les Apparences, Centre d’art La Graineterie, commissariat: Maud Cosson, Houilles, France
Taiwan International Video Art Exhibition (TIVA), Hong-Gah Museum, Taipei City, Taiwan
Itinérance, Real Monasterio Santa María de Veruela, Zaragoza, Espagne
Itinérance, Casa de Velázquez, Madrid, Espagne
L’heure rouge, Biennale de Dakar, commissariat: Simon Njami, Dakar, Sénégal
Interspaces, Künstlerhaus Klagenfurt, Vienne, Autriche
Biennale d’arts actuels de Champigny-sur-Marne, France
11. Bienal do Mercosul, commissariat: Alfons Hug, Brésil
FAR OFF Contemporary Art Fair, Köln, Ebertplatz / Open Space, Allemagne
Jeunes et cultures alternatives au Maroc, Fondation Heinrich Boll Stiftung, Rabat, Maroc
Carte Blanche à Alain Declercq, Mona Lisa, Paris, France
Distance Géographique, Achayef, espace de recherche et production, commissariat: Abdessamd Mountassir, Boujdour, Maroc
Contorsions #1 I Cycle Le tour du jour, Gaîté lyrique, commissariat: Benoît Hické, Paris, France
RAW Poetry Casablanca Borderlines, Festival Moussem cities, commissariat: Younès Baba-Ali, Bozar, Bruxelles, Belgique
2017
Biennale de Sharjah 13, An unpredictable expression of human potential, Act II, Ashkal Alwan & Sharjah, Art Foundation, commissariat: Hicham Khalidi & Natasha Hoare, Beyrouth, Liban
Prospectif cinéma, Centre Pompidou, commissariat: Mnam/Cci – Service création contemporaine et prospective, Christine Macel, Alicia Knock, Pamela Sticht, Loïc Le Gall, Paris, France
Bienal de las Artes de Valencia, Ciutat Vella Oberta, Galería del Tossal, Valence, Espagne
Foire d’art contemporain Estampa, Matadero, Madrid, Espagne
Affect me, Social Media in Art, commissariat: Julia Höner & Kerstin Schankweiler, Kai 10, Arthena Foundation, Düsseldorf Allemagne
Folds of existence, American Medium, commissariat: Lorenzo Gattorna & Mary Ancel, New York, États-Unis
À gorge sèche après la traversée, commissariat: Mehdi-Georges Lahlou, Ferme de Wahenge, Beauvechain, Belgique
Rendez-vous, kunstraumlangenlois p.p., commissariat: Christina Lackner & Norbert Fleischmann, Langenlois, Autriche
Videonnale 16, Festival for Video and Time-Based Arts, Kunstmuseum Bonn, Allemagne.
Noss Noss#3, Mahal Art Space, Tanger, Maroc
Undox International Festival Of Innovative Documentary Arts, Museum of Contemporary Art, Vienne, Autriche
The Others Fair, Turin, Italie
The Bijlmer Bajes Bios, Solar Cinema, Amsterdam, Pays-Bas
Videoproject, biennale d’Art vidéo, Médiathèque de la Roseraie, Sélection Oodaaq, Angers, France
Saout Africa(s), programme radio de la Documenta14 organisé par SAVVY Funk, Saout Radio, Berlin, Allemagne
Vanguardias Life, commissariat: Nuria Cubas, Casa Árabe & Filmadrid, Madrid, Espagne
Danse sur le fil, regard terre à terre, commissariat: Nyima Leray & Isabelle Henrion, les ateliers de la ville en bois, Nantes, France
Génération Flash, Fondation Alliances, Casablanca, Maroc
Jeunesse éternelle, commissariat: Rita Alaoui, galerie Delacroix de l’Institut Français, Tanger, Maroc
De Bruits et de Mouvements, Videobox Festival d’Art vidéo, commissariat: Odile Burluraux & Corentin Hamel, Carreau du temple, Paris
FIPA, Jeune création vidéo, Pépinières Européennes pour Jeunes Artistes, Biarritz, France
La vie mode d’emploi, Collection Joseph Kouli, Centre d’Art Contemporain de Chanot, lamart, France
Là où va le cinéma: Changements de rythme : vitesse, lenteur et répétition, MK2 Beaubourg, Paris, France
Cycle Noss Noss, commissariat: Katrin Ströbel, Le Cube Independant Art Room, Rabat, Maroc
L’Œil d’Oodaaq, Images Nomades et Poétiques, Rennes, France
2016
Panoramiques, Maison de l’architecture de Normandie le forum, Rouen, France.
Mahal Art Space, Espace d’Art Indépendant, commissariat: Nouha Ben Yebdri, Tanger, Maroc
Cycle Noss Noss, commissariat: Katrin Ströbel, le 18, derb el ferrane, Marrakech, Maroc
Objectif Vidéo Nice OVNI, festival d’art vidéo, programme des ateliers de l’image, Nice, France
Parcours Urbain d’Art Vidéo, commissariat: Victor Zébo, Guyane Art Factory, Cayenne, Guyane
Le Paradis un peu plus loin, commissariat: Théo-Mario Coppola, Galeriedix9, Paris, France
Indices d’Orient, commissariat: Evelyne-Dorothée Allemand, Pascale Pronnier & Yannick Courbès, MuBa Eugène Leroy, Musée des Beaux-Arts de Tourcoing, France
Décompilation, programme vidéo de l’Université de Jussieu, galerie La Passerelle, Paris, France
Parures et diversions, commissariat: Gaye -Thaïs Florent & Christelle Mally, La Plate-Forme: Laboratoire d’Art Contemporain, Dunkerque, France
AIR in Zuidoost, CBK Zuidoost, commissariat: Renske de Jong, Amsterdam, Pays-Bas
FIAC Hors les murs, programme du FID Marseille, Cinéphémère, Jardins des Tuileries, Paris
The Other Cinema Collective, commissariat: Julian Ross, Taichung, Taiwan
Open houses, Ateliers de la ville de Marseille, Studio Ymane Fakhir, Marseille, France
Visions from Morocco, commissariat: Anna Raimondo, Saout Radio & Kunst Radio, Vienne, Autriche
IFFR White Nights, commissariat: Peter van Hoof, Rotterdam, Pays-Bas
Regards sur territoire, Rencontres photographiques de Rabat, commissariat: Jaâfar Akil, Galerie Bab Rouah, Rabat, Maroc
(S)HE: searching for the other, commissariat: Renske de Jong, CBK Zuidoost, Amsterdam
Masnaâ saghir: dans l’intimité, Le Cube Independant Art Room, commissariat: Jeanne Mercier, Rabat, Maroc
La Nuit de l’Instant, Les ateliers de l’image, Marseille, France
Panoramiques, Cité de l’architecture & du patrimoine, Palais de Chaillot, Paris
Orienta: A l’angle des possibles, commissariat: Christophe Boulanger, Oujda, Maroc
The Greenhouse Casablanca, avec l’Atelier de l’Observatoire, Casablanca, Maroc
La Serre au Cyber Parc, avec l’Atelier de l’Observatoire, Marrakech, Maroc
Video Art Exchange, La Serre, commissariat: Said Rais, Marrakech
Dubai Photo Exhibition, commissariat: Hicham Khalidi & Laila Hida, Dubai, Émirats Arabes Unis
Vidéos d’artistes #9 / prix Studio Collector, Maison Européenne de la photographie, Paris
Tabakalera, Centre International d’Art Contemporain, San Sebastian, Espagne
Mutations, l’image et ses possibles, Galerie 121, l’Institut Français de Casablanca, commissariat: Jeanne Mercier, Casablanca, Maroc
Merchants of Dreams, Viborg Kunsthal & Brandts Museum, commissariat: Christian Skovbjerg, Jensen,Viborg & Odense, Danemark
2015
Les Rencontres Internationales de Photographie de Fès, Dar Tazi, Galerie Saiss, l’IFM de Fès, commissariat: Jeanne Mercier, Fès, Maroc
Conter le temps, Rencontres de Bamako, Biennale africaine de la photographie, Directrice artistique: Bisi Silva, commissaire assosié: Yves Chatap et Antawan Byrd, Bamako, Mali
ARTE Video Night, La FIAC, commissariat: Dominique Goutard & Jean-Luc Monterosso, Paris, France
Panorama 17: Techniquement douce, commissariat: Didier Semin, Le Fresnoy, Tourcoing, France
Carroussa Sonore, Shubbak Festival, commissariat: Younes Baba-Ali, Londre, Royaume-Uni
60ème Salon de Montrouge, Le Beffroi, commissariat: Stéphane Corréard, Montrouge, France
Billboard Festival Casablanca, commissariat Hanne Lise Thomsen, Casablanca, Maroc
MasterMind, commissariat: Mohamed Arejdal & Mehdi Hadj Khalifa, GVCC, Casablanca, Maroc
2014
Partitions: Hors les murs, Fondation d’Entreprise Ricard, journée de performances proposée par Christian Alandete pour Jeune Création, Espace Centquatre, Paris
Le Maroc Contemporain, commissariat: Jean-Hubert Martin & Moulim El Aroussi, Institut du Monde Arabe, Paris
Panorama 16: Solus Locus, commissariat: Matthieu Orléan, Le Fresnoy, Tourcoing
10ème Biennale de jeune création, Espace La Graineterie, Houilles, France
Here, Now, Where? 5ème Biennale de Marrakech, commissariat: Hicham Khalidi, Bank Al Maghreb, Marrakech, Maroc
RÉSIDENCES
2019
Centre Sagamie, Alma, Canada
L’Écart – Centre d’Art Actuel, Rouyn-Noranda, Canada
Hestia Art Residency & Exhibitions Bureau, Belgrade, Serbie
Galerie Paradise, Nantes, France
2018
Moussem Nomadic Arts Centre: Résidence à Bruxelles, Belgique
Villa Empain, Fondation Boghossian, Bruxelles, Belgique
2017
Casa de Velázquez: Académie de France à Madrid, Espagne
2016
BijlmAIR: artiste en résidence de CBK Zuidoost, Amsterdam, Pays-Bas
2015
Résidence d’artistes Trankat, invitée par Bérénice Saliou, Tétouan, Maroc
PRIX / BOURSES
2021
Prix du regard documentaire au Festival d’action sociale de Nancy, France
Prix du meilleur court documentaire au Filmets Badalona Film Festival, Espagne Best experimental short au Archfilmfest Londres, Royaume-Uni
Lolly award Exposed Queer Film Festival, Berlin, Allemagne
Prix du meilleur documentaire au Cineglobe Festival, Cern, Suisse
Prix du Court Métrage au Festival de Fameck, France
2020
Prix Ars Electronica Computer animation Award of Distinction, Autriche
Prix de l’OEuvre Expérimentale de la SCAM, France
Mention spéciale du jury au Festival Kinodot, Saint-Petersbourg, Russie
Meilleur Film expérimental au Nova Frontier Film Festival, États-Unis
Mention Spéciale du jury au Festival Dokufest, Kosovo
Grand Prix Tampere Film Festival, Finlande
Grand Prix Internationale Kurz lmwoche Regensburg, Allemagne
Architecture Film Award Internationale Kurz lmwoche Regensburg
Grand prix Festival Filmer le travail, France
2019
Lauréate de l’appel à projets « Embellir Paris » pour le 18ème arrondissement en collaboration avec l’Institut des Cultures d’Islam et Émerige Mécénat
Grand Prix au Festival du court métrage de Winterthur, Suisse
Mention spéciale du jury au Festival Black Canvas, Mexique
2018
Prix de la Commune Image au FIDLab – FIDMarseille, France
Artiste coup de cœur de la résidence Hestia à Belgrade, Serbie
2017
Culture Resource’s Program Award (Al-Mawred Al-Thaqafy), Liban
Aide au projet de la FNAGP – Fondation National des Arts Graphiques et Plastiques, France AFAC – The Arab Fund for Arts and Culture, Liban
DOHA Film Institute, Qatar
KLF – Fondation Kamal Lazaar, Tunisie
2017 / 2016 / 2015
Prix Videonale of the uentum Collection 2017, Allemagne
Prix du meilleur court métrage au Festival IBAFF, Espagne
Festival International du lm à Rotterdam, mention spéciale du jury, Pays-Bas
Prix du jury à l’exposition La Nuit de L’Instant, Marseille, France
Prix du Dialogue au European Media Art Festival, Osnabrück, Allemagne
Prix de la ville de Clermont-Ferrand, Vidéoformes, France
Prix du meilleur concept visuel au Bucharest Experimental Film Festival, Roumanie
Mention honorable au Short Waves Festival and Urban View Competition, Poznań, Pologne Prix de l’ADAGP, Exposition Panorama17, Tourcoing, France
Meilleur film expérimental au Tabor Film Festival, Croatie
Mention Spéciale du jury au Dokufest Festival, Kosovo
Meilleur film court au Toko Film festival, Italie
Mention spéciale du jury au FilmFest Dresden, Allemagne
Meilleur film court créatif au MedFilm Festival, Rome, Italie
Meilleur film court expérimental au Cinemaiubit Film Festival, Bucharest, Romanie
Meilleur film court au BBC Arabic film festival, Londres, Royaume-Uni
COLLECTIONS PUBLIQUES
CNAP – Acquisitions et commandes Photographie et images, France
Collection du départemente de la Seine Saint-Denis, France
Frac Champagne Ardenne, France
Frac Provence Alpes Côte d’Azur, France
Frac Bretagne, France
Frac Nouvelle-Anquitaine Méca, France
Fonds d’art contemporain – Paris collection, France
Fonds de la Casa de Velazquez, Espagne
Moussem Nomadic Art Centre, Bruxelles, Belgique
Mu.ZEE Kunstmuseum Ostende, Belgique
Palais Royal, Maroc
SPF Affaires étrangères – Ambassade de Belgique à Rabat, Belgique
FILMOGRAPHIE
BAB SEBTA, 19’, 2019
BARBÈS, 6’, 2019
STAND-BY OFFICE, 13’20’’, 2017
LE PARK, 14’, 2015
LA GRANDE SAFAE, 15’56’’, 2014
L'Atelier A - ARTE
[LES ATELIERS] Randa Maroufi, Barbès, de la série : Les Intruses - FRAC BRETAGNE
Randa MAROUFI - Révélation Art numérique, Art vidéo 2015 - A / ADAGP
RANDA MAROUFI
– Texte pour Révélations Émerige, Par Marine Relinger, 2018
Qu’elle fasse appel à la performance, à la vidéo ou à la photographie, Randa Maroufi propose autant de mises en scène liées à des faits d’actualité qu’elle déterritorialise, réincarne en d’autres lieux, d’autres corps. Entre documentaire et fiction, dans une démarche à la croisée du reportage, du cinéma et de l’analyse sociologique, ses reconstitutions ouvrent un espace critique gondolant les représentations. S’intéressant aux questions du genre et du partage de l’espace public, Randa Maroufi s’est promenée dans les rues équipée d’enceintes crachant des insultes, couramment adressées aux femmes, énoncées cette fois par une voix féminine (Tentatives de séduction, 2013). Dans le cadre de travaux photographiques, elle a recruté des passants pour recomposer des scènes de harcèlement glanées sur internet (série Reconstitutions, 2013) et a rempli de femmes un café populaire la nuit tombée (Les Intruses, 2018). Dans son film Le Park (2015), minimal et saisissant, une caméra déambule dans un parc d’attraction désaffecté, traversant des groupes de jeunes gens immobiles – dont des squatteurs occupant les lieux à Casablanca – figés dans des gestes d’attente et des rixes. La caméra circule parmi eux comme dans une photographie, la recadrant, en donnant à voir divers points de vue et soulignant notre position de spectateur. Ce travail est inspiré d’images virales représentant des groupes de jeunes en armes, mode qui a entraîné au Maroc une série de contrôles au faciès.
Stand-by Office (2017), quant à lui, nous montre des cols blancs affairés au bureau, autour d’une maquette, en réunion ou en pause café. Pourtant, l’énergie et les habitus des corps dissonent, colorent différemment les actions stéréotypées ; des gestes incongrus, d’ordre domestique, interrogent. Randa Maroufi filme, ici, un groupe de réfugiés – We Are Here – qui, à Amsterdam, a décidé de rendre visible leur situation en ouvrant des squats dans des bureaux désaffectés.
Avec pudeur et précision, Randa Maroufi formule un art de la déconstruction, pour autant frontalement engagé.
– Article pour Slash Paris, « Randa Maroufi – Centre d’Art Contemporain Albert Chanot », de Guillaume Benoit, 2021
Dans son exposition au Centre d’Art Contemporain Albert Chanot de Clamart, Randa Maroufi alterne le burlesque, le drame et le sentiment dans un parcours de très belle tenue, où chaque œuvre dialogue avec ses voisines dans une installation totale.
De manière analogue à sa façon de multiplier les supports et les médiums, l’artiste née en 1987 et vivant à Paris déplace la focale au long d’œuvres qui, si elles embrassent des sujets brûlants de nos sociétés, laissent une part tout aussi prégnante à l’histoire individuelle. Au cœur de ses préoccupations, l’être humain devient le baromètre nécessaire à la compréhension d’un système qui le déborde et l’inscrit dans des « modus operandi » contraints.
Valeur cardinale de cette attention à ce qui est humain, le tissu devient la trame d’une histoire dont elle brouille la narration pour mieux en rattraper les enjeux. Sous toutes ses variations, celle-ci fait se rencontrer l’intimité biographique, l’existence quotidienne « en cours » de personnages engagés dans des reconstitutions (fidèles ou détournées) et une histoire plus générale des hommes et femmes dont le rapport au monde est marqué par une confrontation, une mise en jeu de leur liberté de mouvement et d’engagement.
Si la vidéo constitue l’essentiel de sa production, l’image fixe reste importante, échappée du mouvement pour inscrire un sentiment durable dans la perception de son œuvre. La parole, rare et précieuse, vient rythmer des constats qui se lisent sans les alourdir. Loin de nous tenir captifs dans un récit que l’on aurait pu craindre intimiste, Maroufi joue de sa focale narrative pour maintenir une distance salutaire qui fait de sa caméra l’agent d’un voyage panoramique où plans larges, inventions, répétitions, réalité et synthèse s’entremêlent en produisant un contenu qui dépasse le cadre de l’illustration pour réécrire, quand bien même elle serait déjà passée, dans une véritable histoire.
C’est ainsi à travers la figure de son père que Randa Maroufi entame cette présentation qui vient clore un projet entamé depuis de nombreuses années, Bab Sebta, qui se concentre sur l’enclave espagnole de Ceuta au Maroc. Douanier au Maroc jusque dans les années 1990, l’ensemble des reliques portant la charge « officielle » d’une fonction assermentée et la somme hétéroclite d’éléments dont il aura été responsable au cours de saisies constitue une somme de trouvailles potentielles à l’artiste qui déploie ici un drapeau resté plié durant une vingtaine d’années. Dans une mise en scène dépouillée, deux hommes s’attellent à la périlleuse épreuve d’un pliage nécessitant coordination et planification. Les approximations, essais et autres incompréhensions offrent une dimension burlesque à la solennité d’un geste dépouillé ici de sa valeur cérémonielle. Comme prise entre l’hommage sincère, l’affection pour ces figures patriarcales (douaniers eux aussi) en délicatesse avec le tissu qui les réunit et la joie de voir dérailler un protocole, Randa Maroufi nous livre ici une vision riche des rapports humains, aussi infiniment complexes que perclus de vanités qui en disent la fragilité et l’absurdité. Aux côtés de la vidéo trônent, sous verre, des reliquats de la vie de ce père dont la biographie se lit à travers les enregistrements sanctionnés par l’Etat qui l’emploie.
Une liberté de ton et une capacité de l’artiste à graviter entre les émotions que l’on retrouve dans une autre vidéo, où des occupants d’un immeuble de bureau parés d’ensembles de costumes deviennent, sous la caméra de Maroufi, des employés anonymes affairés à des tâches obscures qui reflètent l’absurdité d’une autre situation. L’architecture cossue, les vêtements repassés et les discussions passionnées des premiers plans laissent croire à l’entrée dans une entreprise en bonne santé (ce qui n’en dit pas plus sur sa nature). Peu à peu pourtant, l’on comprend qu’il s’agit de logements et les actes n’ont plus rien d’éphémère, perdent leur caractère burlesque et touchent à la vie sur la durée, à l’organisation de son propre espace intime dans un lieu « ouvert ». Tournée au cœur du squat We Are Here d’Amsterdam organisé par des réfugiés interdits de travailler et n’ayant pas accès à des logements, la vidéo, par ses cadrages et sa maîtrise des plans, insère une profondeur fictionnelle à une situation de blocage administratif pesant directement sur la vie d’individus ainsi précarisés. Sans autres mots que ceux d’un membre de ce collectif, l’image offre un décalage qui, à rebours de sa fonction d’illustration, fouille plus avant la description d’une réalité par l’invention plastique. La voix off revient sur le quotidien et la vie de cette communauté d’hommes qui, du transit et du mouvement initial, sont figés dans une situation dont tout l’imaginaire mobilisé ici se heurte pourtant à la réalité amère de rapports de force.
La dernière vidéo au cœur du projet Bab Sebta reconstitue au sein d’un immense hangar, à travers témoignages, souvenirs et inventions, le poste frontière de cette zone où l’Afrique rencontre, par le biais des marchandises, des règles internationales et des corps, l’Europe. Ici transitent des biens de toute nature, éléments mouvants et rationalisables dans un système porté par des individus dont Randa Maroufi met en scène le rythme saccadé. À leur tour, ils se font produits d’un réseau d’échanges dont l’économie repose sur leur capacité à transporter un ou plusieurs sacs de marchandises. Les corps passent, se meuvent et s’arrêtent, obéissant aux injonctions paradoxales de codes qui les régulent. Chacun s’affaire à empaqueter, à rendre et bander du tissu, du plastique, dans un ballet obscur dont on devine que la fonction est d’optimiser.
Filmées de près, filmées du dessus, les silhouettes marquent des pigments sur la zone grise du macadam. Le procédé de reconstitution, usant de techniques de la scène et du spectacle vivant s’immortalise dans une œuvre plastique pérenne qui impressionne. Tous ces « uns » qui se côtoient tiennent entre leurs bras les désirs et besoins d’ « autres », cachés sous un tissu plastique qui les protège, installant une dimension chorégraphique et systématique dont la valeur se mesure à la volonté de l’artiste de transposer dans le réel une somme de témoignages et de souvenirs qui forment un nouveau corps.
Au gré des sujets, au gré des médiums et renvoyant, à travers la prégnance du tissu dans ses images, aussi bien à l’histoire de l’art qu’à la valeur d’échange, la marchandise et la communication entre les êtres, Randa Maroufi invente en définitive une cartographie sensible, celle du souvenir devenue valeur essentielle de repère, installant une mappemonde sentimentale d’objets intimes, de biens internationaux et de corps à libérer.
– Extrait du dossier de presse pour le Centre d’art contemporain Chanot, exposition « L’autre comme hôte », curatée par Madeleine Mathé, 2021
Sur son serment de douanier, le père de Randa Maroufi déclare s’engager à « considérer comme hôte dans mon pays le voyageur étranger. » Cette pensée nous a inspiré le choix du titre de l’exposition : L’autre comme hôte. Pour sa proposition au Centre d’art contemporain Chanot Randa Maroufi rassemble des productions existantes et nouvelles, investiguant des espaces ou des situations transitoires à travers la frontière, l’hospitalité, ou l’identité comme autant de facettes que ces images peuvent revêtir. La caméra de Randa Maroufi se pose sur des personnes ou faits de société généralement soustraits au regard. Ses projets s’incarnent par des vidéos, photographies, installations, performances et naissent de la rencontre avec des personnes, des lieux, ou encore des images que l’artiste collecte. Cherchant à déplacer les points de vue, l’artiste joue sur les interprétations possibles de moments précis et en propose une approche décontextualisée. Le positionnement de la caméra, la place donnée aux corps, la composition et les choix chromatiques octroient une grande picturalité aux images de l’artiste et génèrent une vidéo aux statuts pluriels. Entre documents et cinéma, les vidéos de Randa Maroufi rendent visibles des situations et créent une fiction à partir de faits concrets. Réincarnant la société établie à la frontière Marocco-espagnole de Ceuta qui vit de l’économie parallèle, l’artiste compose avec les vêtements, les étoffes et inscrit ses images dans l’exercice du pli et du drapé qui jalonne l’histoire de l’art.
Les œuvres de Maroufi naissent également d’un temps long de repérage, d’analyse du réel et témoignent d’une grande proximité établie avec les personnes rencontrées qui pour la plupart incarnent leur propre rôle au sein des vidéos. Ses scénarios reflètent l’humanisme qu’elle injecte dans la globalité de sa démarche. En 2021, le CACC accompagne l’artiste au cours d’une résidence de création, pour la production d’une nouvelle œuvre. Dans cette vidéo co-produite avec le CACC Randa Maroufi met en scène deux hommes, qui tentent, dans un mouvement délicat et fragile de plier un tissu bleu. La résistance dont fait preuve ce drapeau, dévoile la difficulté d’un geste à priori simple. Une chorégraphie tendre et parfois drôle se met en œuvre, luttant contre la matière des plis, des creux et de ce tissu tendu, faisant le portrait de ce rituel du pliage, comme pour revisiter un geste officiel.